Ma vision des devoirs

Dans le cadre d'un travail en pédagogie, je me suis découvert un avis assez tranché et péjoratif sur les devoirs. Je savais que je n'aimais pas cette façon de travailler, mais la lecture de plusieurs documents est venue renforcer cette idée et les avantages de ces pratiques m'ont alors semblé dérisoires par rapport aux désavantages.

  •  Ma vision des devoirs à domiciles : 

Personnellement, je suis contre. Ayant toujours été une petite fille avec de grandes difficultés scolaires, le fait d’avoir des devoirs à faire à la maison en plus d’une journée de dur labeur à l’école était une torture.

Je passais mes journées à essayer de suivre et de comprendre et, une fois à la maison, j’étais obligée de continuer à fournir des efforts identiques. C’était extrêmement fatigant.

De plus, j’ai toujours eu besoin de plus de temps pour travailler et pour étudier. Je passais souvent des soirées entières jusque 23h, avec ma maman à travailler pour être sûre de rattraper mon retard ou pour simplement faire mon travail du lendemain ou de la semaine.

Je vivais très mal cette situation et je me sentais continuellement en situation d’échec et de dévalorisation.,

J’ai pris conscience aujourd’hui que des enfants vivent les mêmes situations que moi plus jeune, voire parfois pire. Je pense donc que les devoirs ne leur sont pas bénéfiques. Ils représentent pour eux une lourde tâche, une grande pression et beaucoup d’anxiété. Je pense donc qu’un travail en classe bien organisé, évolutif et personnalisé selon les besoins, les capacités et les difficultés de chacun est suffisant.

Pour certains enfants, les travaux à domicile peuvent parfois représenter un plaisir. De plus, ils permettent une fixation de la matière et donnent l’occasion à l’enfant de s’exercer, de réviser et de voir la matière dans un autre contexte et à son rythme. 

Ensuite, nous pourrions envisager qu’ils donnent l’opportunité aux plus faibles d’une individualisation et luttent contre l’échec. Néanmoins, un enfant démotivé ne ressentira qu’un sentiment d’incapacité, de fatigue. Les travaux à domicile ne seront pour lui que synonymes de pleurs. Le travail risque alors d’être bâclé ou oublié (consciemment ou non). L’enfant pourrait carrément refuser de le faire. Si le travail touche les difficultés de l’enfant, il pourrait causer chez celui-ci un sentiment de stress, une certaine lenteur. L’enfant aura dès lors besoin d’aide.

En outre, les devoirs permettent d’établir une communication et un lien famille-école car ils impliquent les parents dans la vie scolaire de leur(s) enfant(s). Là encore, j’émets une réserve. Certes, le fait de donner du travail à domicile permet d’établir un lien entre l’école et la maison. Cependant, là encore, les travaux à domicile peuvent devenir une torture pour l’enfant selon les attitudes de ses parents. Ceux-ci pourraient être excessivement exigeants, ce qui poserait encore plus d’anxiété à l’enfant. S’ils sont démissionnaires, l’enfant en difficulté qui aura besoin d’aide n’en bénéficiera pas et s’enfermera alors dans un sentiment d’échec, d’incapacité, de démotivation.

L’avis des parents à l’égard de l’école ainsi que leur niveau d’investissement dans la scolarité de leur(s) enfant(s) a une influence importante sur l’/les enfant(s).

De plus, les enfants ont besoin de moments de détente et de loisirs.

Les travaux à domicile sont une des raisons principales du décrochage scolaire. En effet, avec des enfants en difficultés qui ne bénéficient pas d’aide, ils vont participer à creuser davantage l’écart et à renforcer les inégalités.

Pour les enseignants, les devoirs peuvent causer une détérioration de la relation qu’ils ont avec leurs élèves. Souvent, ceux-ci les trouvent eux-mêmes inutiles.

Pour les parents, les travaux à domicile représentent une source de stress dès qu’ils n’arrivent pas à comprendre les consignes. Ils ont parfois tendance à ne pas aider l’enfant de manière judicieuse et font le travail à leur place. Parfois, ils culpabilisent les parents car ils pourraient ne pas se sentir à la hauteur. Les parents ont besoin d’être formés, informés et soutenus dans cette démarche.

De plus, cela crée parfois des tensions au sein de la famille.

Enfin, des études scientifiques démontrent que les devoirs n’ont qu’un impact peu significatif sur les résultats scolaires des enfants.

En bref, voici mes arguments :

  • Néfaste pour l’estime de soi des enfants et de leurs parents.
  • Perte de temps en classe pour l’enseignant.
  • Non-respect des besoins de divertissement de l’enfant.
  • Cause du décrochage scolaire.
  • Impact minime sur les résultats.

 

  • Les informations utiles pour ma vie professionnelle : 

Donner des devoirs en grande quantité ou des devoirs trop difficiles peut représenter un obstacle à l’investissement de l’enfant, un envahissement de sa vie familiale, un renforcement des inégalités et une conception erronée du travail scolaire.

De plus, l’autonomie de l’enfant est un acquis qui s’apprend lors du parcours scolaire des enfants, et ce, en classe et non à domicile.

Il n’est pas obligatoire, en tant qu’enseignant, de donner des travaux à domicile.

Il est important qu’en classe, à côté des moments de travail au sein du groupe-classe ou en groupes restreints (travail en ateliers), l’enseignant prévoit des moments pendant lesquels l’enfant apprend à travailler seul ou encore à étudier.

En première et deuxième année primaire, les travaux à domicile sont interdits. Cependant, « de courtes activités par lesquelles il est demandé à l’élève de lire ou de présenter à sa famille ou à son entourage ce qui a été réalisé ou construit en classe sont par contre autorisées». L'enfant valorise ce qu’il a appris -> estime de soi.

À partir de la troisième année primaire, les travaux à domicile doivent être adaptés au niveau d’enseignement et doivent pouvoir être réalisés par l’enfant, seul ! 

Les travaux à domicile doivent constituer un prolongement des apprentissages réalisés en classe.

Ils doivent tenir compte du niveau et du rythme de chacun des enfants (individualisation).

La durée de ces travaux ne peut dépasser 20 minutes en P3-P4 et 30 minutes en P5-P6.

Les travaux à domicile ne peuvent pas être suivis d’une cotation ou d’une certification. Ils peuvent cependant faire l’objet d’une rapide évaluation formative.

L’enfant doit bénéficier d’un délai raisonnable pour la réalisation de ses travaux.

Un rapport annuel d’activités, rédigé pour chaque établissement, devra comprendre, au terme de l’année scolaire, le bilan des pratiques en matière de travaux à domicile menés au sein des cycles 3 et 4. (3ème, 4ème, 5ème & 6ème primaires)  seul niveau où les travaux à domicile sont autorisés dans l’enseignement fondamental. Attention, il est important d’établir une bonne communication avec les parents des enfants afin de favoriser la collaboration famille-école. 

Pour cela, le décret prévoit que le projet d’établissement mette des choses en place pour favoriser cette communication.

Par exemple : 

  • L’organisation de réunions.
  • L’aménagement du « journal de classe », afin d’en faire un outil de communication entre l’école et la famille.
  • L’organisation de journées « classes ouvertes » pendant lesquelles les parents découvrent leurs enfants dans leur cadre de travail.
  • L’aménagement de temps de rencontre davantage personnalisés, privilégiant les relations triangulaires enfants-parents-école. 

 

  • Quelques alternatives aux devoirs à domicile que j'aimerais proposer dans ma future vie professionnelle :  
  • Activités physiques :
    • Sauter à la corde (sur un trampoline).
    • Faire du vélo, des rollers, de la trottinette...
    • Courir jusqu’à épuisement.
  • Repos : 
    • Dormir
    • Méditer, se relaxer.
  • Divertissement :
    • Lire pour le plaisir.
    • Faire des puzzles.
    • Jouer dehors.
    • Jouer dans un bac à sable.
    • Jouer ou écouter de la musique.
    • Faire des bricolages, des dessins.
    • Faire des expériences scientifiques.
    • Se déguiser.
    • Jouer à des jeux de société ou dehors.
    • Inventer des histoires.
    • Danser.
    • Rire.
    • Voir des amis.
    • Découvrir de nouvelles choses, faire de nouvelles expériences.
  • Activités familiales :
    • Discuter en famille.
    • Contribuer aux tâches quotidiennes (faire le repas, mettre la table…).
    • Aller voir la famille.
    • Jardiner.
    • Passer du temps avec les gens qu’on aime.

Département pédagogique de Champion - HENALLUX