Moi à la fin de cette grande aventure : Analyse réflexive de ma pratique

Les points forts de mon stage

Pour ce stage, je me suis vraiment investie. Très nerveuse à l'idée de donner cours à des élèves de première primaire, j'ai pris le temps de me documenter. J'ai parcouru un nombre incalculable de livres et de sites internet afin de trouver des choses ludiques, motivantes, colorées...

J'ai pris énormément de temps sur mes nuits de sommeil pour créer du matériel qui plairait aux enfants et qui serait réutilisable. Le fait que les enfants apprécient mon matériel a d'ailleurs été une belle réussite pour moi ! 

Mon best-of de ce stage est sans doute ma différenciation dans laquelle je me suis beaucoup investie. En effet, ayant des élèves avec des difficultés très distinctes, il était important pour moi (afin d'aider mes élèves dans leur évolution et rendre leurs apprentissages plus vivables) de leur apporter les outils nécessaires, répondant à leurs besoins.

Un autre best-of de ce stage a été mes ateliers de math. J'ai créé des jeux mathématiques sur les décompositions du nombre 8 et les enfants les ont adorés ! Mon matériel était soigné, coloré, ludique et les enfants l'ont adoré. J'ai d'ailleurs été félicitée par ma maitre de stage ainsi que par l'institutrice qui venait le mardi pour donner cours de géométrie.

Mon implication, ma persévérance ainsi que les retours des enfants me rendent assez fière de moi.

Un autre point fort est la relation que j'ai réussi à construire avec les enfants. Je pense avoir réussi à instaurer un climat de respect et de confiance.

Ma gestion de classe


Au départ, j'avais prévu de poursuivre la mise en place des outils de ma maitre de stage, à savoir, le baromètre sonore des octofuns ainsi que le panneau stop. Cependant, à la fin de ma première semaine, j'ai pris conscience que cela ne fonctionnait pas. Les enfants ne le respectaient qu'un instant et recommençaient ensuite à faire du bruit. J'ai alors décidé d'apporter un signal sonore. Pour cela, j'ai apporté une petite sonnette. La consigne était la suivante, quand je sonne, les enfants doivent se taire, au bout de trois avertissements, ils seront contraints de se voir retirer un bon point.

Cet outil a assez bien fonctionné.

Une autre chose qui a été efficace est la reverbalisation des règles avec les enfants. En effet, réalisant souvent des activités en groupes, nous avions fixé des règles et avant de les lancer dans le travail, je les faisais reverbaliser par les enfants.

Enfin, une dernière technique de gestion de groupes a été le « Je félicite ». Mes élèves sont des enfants qui ont constamment besoin de valorisation positive. C'est pourquoi, lorsque je demandais quelque chose et qu'il y avait un peu de brouhaha, je félicitais les enfants ayant respecté la consigne et cela motivait les autres à faire de même.

Mes préparations

Toutes mes préparations étaient prêtes en temps et en heure bien que ma maitre de stage m'en ait rajouté six seulement quelques jours avant le début de mon stage.

Mon matériel pour les premiers jours était également prêt.

Je ne pense pas qu'il y ait des choses que j'ai mieux ou moins bien préparées, mais il est sûr que certains sujets m'ont plus inspiré que d'autres. J'ai dû cependant retravailler certaines préparations à la demande de ma maitre de stage. Parfois, elle m'imposait la structure et la méthodologie qu'elle voulait ce qui m'a d'ailleurs rendu la tâche plus difficile... 

Toutes mes préparations étaient pensées et réfléchies. Elles correspondaient vraiment à ma pratique si ce n'est que mes phases d'exercices comportaient beaucoup trop de feuilles... En effet, ma maitre de stage étant fort traditionnelle, celle-ci réclamait énormément d'exercices.

Il y a cependant une préparation dont je n'étais vraiment pas sûre : le plan de la classe. À l'origine, j'avais construit une préparation qui était, selon moi, bien pensée, mais ma maitre de stage et moi ne nous sommes apparemment pas comprises dans ce qu'elle attendait. Par conséquent, je n'étais à l'aise avec cette leçon, cela s'est ressenti et malheureusement, ça n'a pas été une grande réussite...

L'ensemble de mes préparations suivaient le schéma d'apprentissage appris à la Haute École. Elle se décomposait en 3 temps : mobilisation, apprentissage et exercices.

Mes consignes

Que ce soit mes consignes orales ou écrites, elles étaient toutes préalablement pensées et réfléchies. Dans les feuilles des enfants, j'ai essayé de faire simple et je les lisais avec eux avant de les lancer dans le travail. De plus, je faisais reverbaliser les enfants après mes explications. J'ai bien évidemment fait attention à mon orthographe. Il n'y avait donc aucune faute dans les feuilles des enfants.

Que ce soit dans leurs feuilles ou oralement, mes consignes étaient courtes, claires et concises. En général, les enfants n'avaient pas de problème d'incompréhension et, s'il y en avait, ceux-ci m'appelaient pour que je leur réexplique.

Pour m'améliorer, je dirais que je dois faire attention à mon vocabulaire. En effet, parfois, j'utilisais des mots inconnus des enfants et cela rendait difficile la bonne compréhension de ce que je leur disais. Je me rattrapais en expliquant les choses plus simplement.

Ma différenciation

Le fait que j’ai tant de contraintes dans ma façon d’enseigner m’a permis d’oser plein de choses concernant ma différenciation. En effet, j’avais envie d’apporter ma contribution à la classe. 

J’ai alors mis énormément de choses en place pour aider mes élèves, étant donné que ma classe comportait une multitude de niveaux très différents les uns des autres. 

Voilà ce que j’ai mis en place : 

  • En mathématique : 
    • Une table de remédiation regroupant les enfants ayant des difficultés afin que je leur apporte une aide personnalisée.
    • « Mes chiffres sous la main », un petit carnet pour aider les enfants à écrire correctement leurs chiffres.
    • La droite des nombres afin que les enfants ne se trompent pas dans l’ordinal des nombres.
  • En français : 
    • Un tracé d’écriture pour apprendre à écrire dans les lignes.
    • Une aide pour l’écriture des lettres en attaché et en imprimé.
  • En général : 
    • Un toubalou par enfant (beaucoup de mes élèves lisaient à haute voix, parlaient fort). En réalité, ma maitre de stage en avait créés, mais ne les a jamais mis en place. J’ai donc mis en place son propre matériel.
    • J’ai mis en place des îlots de travail afin d’essayer une nouvelle disposition de classe. Cependant, voyant que ça ne correspondait pas à tout le monde, j’ai autorisé les enfants à s’isoler s’ils en éprouvaient le besoin. 

Cette liste est ce que j’ai mis en place en permanence. Cependant, en cas de difficultés plus particulières d’un de mes élèves, j’avais, en permanence sous la main, ma farde de différenciation reprenant un ensemble d’outils aidant les enfants en lecture, en écriture, en comptage… 

Pour quelques enfants, j'ai différencié quant à la quantité d'exercices à réaliser et dans le rythme de travail. Les enfants bénéficiaient du temps dont ils avaient besoin (bien qu'à la fin de mon stage, ma maitre de stage voulait absolument que tout soit terminé par tout le monde).

Certains enfants en ont bénéficié tandis que d’autres n’en ont pas du tout eu besoin.

J’avoue avoir été très fière de tout ce que j’ai mis en place quant à ma différenciation. Généralement, je n’ose pas essayer de nouvelles choses de peur de trop m’imposer et que cela déplaise à mon maitre de stage. Cependant, lors de ce stage-ci, je me sentais tellement emprisonnée dans un fonctionnement qui n’était pas le mien que je me suis permise de tenter une quantité de nouvelles choses. C’était une belle réussite personnelle, car j’ai réussi à pallier à toutes les feuilles d’exercices que j’avais dû faire en instaurant une différenciation, selon moi, nécessaire pour beaucoup des enfants composant ma classe.

Si c'était à refaire, j'essayerais de mettre en place une différenciation plus autonome. Autrement dit, je mettrais mes outils à disposition des enfants et les enfants viendraient chercher l'outil qui leur est nécessaire. Cela requiert donc un certain apprentissage concernant la reconnaissance de leurs capacités, de leurs difficultés et de leurs besoins.

Ma farde de différenciation

Ma métacognition

Un des objectifs poursuivis par ce stage était de mettre en place la métacognition en classe. La métacognition c’est se connaitre, connaitre son propre fonctionnement, etc. Ma pédagogue définissait par : « La métacognition, c’est descendre de son vélo et se regarder pédaler ».

Avec mes élèves de première primaire, je devais donc leur apprendre à réfléchir à leur propre fonctionnement, à cibler leurs stratégies de travail, etc. 

Pour cela, j’ai réalisé 3 panneaux : français (bleu), mathématique (rouge) et éveil (vert). Ceux-ci étaient décorés d’un lapin, la mascotte de la classe.

Lors de différentes leçons et au cours des différents moments de celles-ci (phase d’exercices, phase d’apprentissages, travail en groupe, travail individuel, etc.), je demandais aux enfants soit personnellement, soit collectivement, leurs stratégies pour arriver à tel ou tel résultat ou pour travailler telle ou telle chose. 

J’avais également préparé, au préalable, différentes stratégies afin d’aider les enfants à cibler leurs stratégies. 

Lors de la mise en place de ma métacognition, j’ai expliqué les 3 affiches ainsi que le fait que je tournerais dans les bancs afin de leur poser quelques questions. Durant ma première semaine de stage, les enfants, malgré beaucoup de difficultés à cibler leurs stratégies, faisaient preuve de réflexions pertinentes et ils essayaient vraiment de se remettre en question. Cependant, au cours des semaines suivantes, ceux-ci ne trouvaient plus d’idées en plus de celles qu’ils avaient déjà eux (2 ou 3 par domaine). De plus, ma maitre de stage m’a arrêté en me disant que cela était trop dur pour eux et qu’il valait mieux s’arrêter là. Ma métacognition n’a donc pas été très aboutie. Pourtant, lorsque je lui en avais parlé, celle-ci m’avait dit avoir déjà fait cela avec les enfants.


Mon auto-gestion

Pour ce stage, j’avais prévu une auto-gestion bien fournie. J’ai pris le temps d’expliquer les diverses activités aux enfants. 

  1. Cartes à pinces : un/une, le/la, il/elle
  2. Bataille des longueurs
  3. Cartes à pinces : > / = / <
  4. Jeu des syllabes
  5. Dobble : les lettres cursives
  6. Cartes à pinces : la lettre manquante
  7. Cartes à pinces : le jeu des phonèmes
  8. Memory des lettres
  9. Memory des nombres
  10. Promenons-nous dans les nombres
  11. Jeu : Mickey et Minnie
  12. Jeu : la souris et l’éléphant
  13. Lecture des livres de la bibliothèque
  14. Balle raquette nombre 8
  15. Domino nombre 8
  16. Mistigri des nombres
  17. Bataille des nombres
  18. Puzzle de nombres
  19. Puzzle de calculs

À l’horaire, j’avais prévu plusieurs plages à cet effet. De plus, plusieurs enfants venaient chercher l’une ou l’autre activité quand ils finissaient plus tôt. Chacun avait une fiche évaluative personnelle dans laquelle, il devait évaluer s’il avait appris quelque chose, travailler quelque chose ou s’il s’était diverti. 

Malheureusement, mis à part ces quelques instants, les enfants n’ont pas eu beaucoup l’occasion d’aller dans ma boite d’auto-gestion. En effet, à chaque temps libre, ils devaient (et ont l’habitude de fonctionner comme ça), aller dans leur casier afin de terminer le travail commencer. Autrement dit, ils n’ont que très peu de moments de pauses…

Mon expérience, mon vécu

Pour être honnête, ce stage a été relativement compliqué, je ne me sentais ni à l’aise, ni motivée et chaque jour je me demandais ce qui allait m’être reproché. Au fil des jours, j’étais de moins en moins motivée. 

Cependant, il était essentiel pour moi d’être à 100% jusqu’au bout pour les enfants ! Je ne me suis donc pas laissée abattre et j’ai mis les bouchées doubles.

Même si je pense que j’aurais pu faire mieux, je pense avoir su faire face à la critique et avoir fait de mon mieux. Je pense également avoir su aider les enfants de manière pertinente et adéquate.  J’ai su cibler leurs difficultés et agir selon leurs besoins. 

Je suis assez contente de tout ce que j’ai réussi à mettre en place concernant ma différenciation ainsi que de la relation que j’ai bâtie avec chacun de mes élèves. Et à mon départ, j’ai eu droit à un câlin groupé, j’étais vraiment émue. Mais par-dessus tout, j’ai eu la sensation d’avoir été utile. 

Mes objectifs

Ce que je m'étais fixés

  • Gérer mon temps.
  • Être capable d’écrire droit au tableau et avec une belle calligraphie.
  • Passer au-dessus de ma timidité et de mon stress pour montrer plus d’entrain lorsque je donne mes leçons.
  • Rebondir vite sur les réponses de mes élèves pour que ma leçon soit plus fluide et agréable.
  • Réussir à directement m’imposer pour ne pas que les enfants me testent et pour pouvoir gérer mon groupe.
  • Réussir à adapter ma façon de parler (la simplifier) de manière à être comprise des enfants.

La plupart de mes objectifs sont acquis sauf deux. Au départ, je gérais correctement mon temps, mais la quantité d'exercices ainsi que les exigences de ma maitre de stage m'ont souvent handicapée dans ma gestion du temps. Mon second objectif non atteint ou à moitié atteint est celui concernant mon écriture. Je n'aime pas mon écriture au tableau. Je me rends compte que je dois encore travailler ma calligraphie pour travailler en P1.

Au regard des compétences de pédagogie

Département pédagogique de Champion - HENALLUX