Mon stage de soutien scolaire

Mon rapport

1.  Observations

1.1.     L’enfant que j’ai suivi

N. est un jeune garçon de 10 ans. Il est en cinquième année et éprouve quelques difficultés en ce qui concerne sa concentration. En effet, c’est un enfant qui manque parfois de volonté et qui a tendance à expédier les choses. Il ne prend pas le temps de bien lire les consignes ou de se relire. En d’autres termes, il a quelques difficultés d’inhibition. Parfois, il sait tenir une bonne heure en étant concentré et d’autres fois, il décroche complètement au bout d’un certain temps et la poursuite du travail devient impossible. Il se laisse vite distraire et a du mal à séparer les temps de « parlotes », il s’interrompt donc régulièrement pour parler de ce qui lui passe par la tête.

De plus, c’est un enfant qui ne sait pas rester en place, il a besoin de bouger régulièrement. Il se lève donc souvent quand on travaille avec lui pour aller chercher de l’eau, un biscuit, se laver les mains …

Enfin, en ce qui concerne la matière, il a également quelques difficultés en grandeurs concernant les conversions, les opérations ou les écritures fractionnaires. En traitement de données, il a tendance à manquer de logique et donc, n’effectue pas toujours les bonnes opérations. Enfin, étant en immersion néerlandais, il a eu énormément de difficultés en français, mais il reprend doucement le dessus. Cependant, les natures et les fonctions sont encore difficiles à saisir pour lui. Ce sont donc les choses que nous avons décidées de travailler ensemble.

 

1.2.     Observation fine de N.

ATTITUDES

N. est un enfant calme et volontaire, envieux d’apprendre quand quelque chose l’intéresse.

Il manque grandement de confiance en lui et a besoin de valorisation positive pour le motiver au travail, sinon je pense que sa tendance à vouloir aller vite cache en réalité une peur de montrer ses faiblesses et ses difficultés.

TRAVAIL SCOLAIRE

N. manque parfois d’envie de travailler et a tendance à expédier les choses. Il ne prend pas le temps de bien lire les consignes ou de se relire. En d’autres termes, il a quelques difficultés d’inhibition. Parfois, il sait tenir une bonne heure en étant concentré et d’autres fois, il décroche complètement au bout d’un certain temps et la poursuite du travail devient impossible. Il se laisse vite distraire et a du mal à séparer les temps de « parlotes », il s’interrompt donc régulièrement pour parler de ce qui lui passe par la tête.

De plus, c’est un enfant qui ne sait pas rester en place, il a besoin de bouger régulièrement. Il se lève donc souvent quand on travaille pour aller chercher de l’eau, un biscuit, se laver les mains …

FONCTIONS EXéCUTIVES

-     L’inhibition :

N. manque d’inhibition. Il se laisse souvent guider par ses comportements instinctifs (il dit tout ce qui lui passe par la tête, il répond vite aux exercices sans forcément y réfléchir…). Il a donc besoin qu’on le structure dans ses réactions, dans sa réflexion et dans son travail.

 

-     Planification :

N. n’a pas la capacité de planifier, de projeter dans le temps. Nous nous sommes mis d’accord quant à notre horaire de travail et quant à ce que nous allions faire.

 

-      Flexibilité mentale :

Les changements d’habitudes ne le perturbent pas. Il sait tout à fait comprendre et s’adapter en cas d’imprévus ou de changements.

 

-     Attention :

N. sait se concentrer sur une tâche, mais la durée de sa concentration varie selon sa motivation, son humeur ou selon la matière.

Une fois concentré, il se plonge vraiment dans le travail et est volontaire, mais dès qu’il décroche, il est impossible de le recentrer sur la tâche. Il faut donc, soit arrêter le travail et le reprendre plus tard, soit faire une pause afin qu’il se dépense. Concentré, il aime le travail bien fait et avoir une belle écriture, mais lorsqu’il atteint sa limite, il devient « cochon » dans ses feuilles, il fait des ratures, bâcle son écriture …

Pour ce qui est de son attention divisée, il est incapable de se concentrer sur deux tâches simples simultanément.

 

-     La mise à jour (mémoire de travail) :

N. a un bon niveau et une bonne mémoire de travail. Il est capable d’apprendre et de retenir et sait les mettre en pratique dans la vie de tous les jours. Cependant, dès qu’il n’est pas motivé, il donne l’impression qu’il a tout oublié, qu’il ne sait plus faire les exercices (même s’il a travaillé la même matière la veille). Il a du mal à retenir ce qui ne l’intéresse pas…

 

-     Activation :

N. est capable de travailler seul et de faire les choses par lui-même. Il est également capable de dire quand il ne se sent pas apte à faire les choses tout seul ou quand il a besoin d’aide.

GESTION DES éMOTIONS

N. gère et régule bien ses émotions, même parfois un peu trop. Il a tendance à refouler ce qui ne va pas, mais exprime beaucoup par le non-verbal sans le vouloir.

C’est un enfant qui parle peu de lui-même. Il a plutôt besoin qu’on le pousse à s’exprimer et qu’on l’écoute.

COMMUNICATION

N. communique facilement avec les adultes ou avec les enfants, mais a du mal à s’exprimer auprès de ses parents. Il réclame souvent beaucoup d’attention, mais pas de la bonne manière (il a des difficultés à trouver sa place depuis la naissance de sa petite sœur). Dès lors, il devient arrogant et insolent.

Il éprouve le besoin que l’on communique avec lui et qu’on l’écoute.

COORDINATION OCULO-MANUELLE

N. a une bonne coordination main-œil. Dans l’ensemble, il fait preuve de précision (en graphisme par exemple, il a une très belle écriture quand il s’applique). Il n’éprouve pas de difficulté à reproduire ce qu’il voit.

MOTRICITé FINE

N. a une bonne psychomotricité fine. Il sait faire preuve de précision (bien qu’il ait encore du mal à être précis dans le traçage à la latte).

MAINTIEN POSTURAL

Dans l’ensemble, N. a une bonne posture, mais si on l'observe en profondeur, on se rend compte qu’il est souvent replié sur lui-même, marque de son manque de confiance en lui.

FRANçAIS

Bon niveau de français. Cependant, étant en immersion néerlandais, il éprouve beaucoup de difficultés en orthographe ou en grammaire. Il travaille donc davantage pour prendre le dessus. Cependant, il a encore quelques difficultés concernant les natures et les fonctions.

MATHéMATIQUE

Plus de difficultés en mathématique, car il manque de logique. Il ne perçoit pas les opérations à effectuer dans certaines situations, il a des problèmes quant à certains prérequis (x10 / x100 / x1000 / :10 / :100 / :1000 ou les tables de multiplication). Il a donc besoin que l’on réimplante quelques notions et qu’il s’entraîne davantage. Il a également besoin de structures, d’astuces pour pallier à ses difficultés.

 

1.3.     Son environnement

1.3.1.          À la maison

Ne bénéficiant pas d’un espace suffisant pour travailler au calme dans sa chambre et sachant qu’il a besoin d’un certain suivi, d’une certaine assistance dans son travail, il travaille en bas dans la salle à manger. Cependant, c’est un environnement bruyant. Bien souvent, la télévision est allumée, ses parents discutent, sa petite sœur de 4 ans joue et fait du bruit or, tous ces facteurs entravent grandement la concentration de N… Aussi, ses parents me disent souvent qu’ils éprouvent de grandes difficultés à le faire travailler « correctement », qu’il est de mauvaise foi, mais rien n’est mis en place pour pallier à ces difficultés.

 

 

1.3.2.          À l’école

Après discussion avec les parents de N., il est ressorti que, bien que son institutrice soit fantastique au niveau relationnel, elle reste dans le traditionnel quant à sa manière de donner cours. En effet, rien ou très peu de choses sont mises en place pour les enfants en difficultés. Elle travaille dans des manuels et donc, ne différencie pas forcément ses exercices et enfin, en évaluation, les enfants n’ont pas droit à des feuilles de brouillon, ce qui est d’ailleurs très handicapant pour N. qui a besoin d’un support pour effectuer ses calculs, ses abaques…

 

 

2.  Interventions

Bien qu’il me soit arrivé de l’aider à faire ses devoirs les années précédentes ou même cette année lorsque nous nous croisions chez nos grands-parents (rendez-vous qui n’était donc pas prévu à l’avance), il a été difficile pour moi ainsi que pour ses parents de trouver des périodes sur l’année pendant lesquelles nous pouvions nous voir. En effet, ses deux parents travaillent à temps plein, ce qui fait que N. est souvent à la garderie ou chez ses grands-parents. Je ne considère donc pas mes « légères » interventions pour l’aider à faire ses devoirs comme étant du soutien scolaire, étant donné que rien n’a été établi ni mis en place.

J’admets donc m’être réellement lancée dans ce travail pendant le confinement. Ses parents étant en congé ou en télétravail, il était plus facile pour nous de bien prévoir ce qui allait être mis en place.

 

2.1.     Partenariat établi

Sa maman étant ma cousine, il a été facile d’établir un partenariat entre elle et moi. En effet, nous nous sommes souvent appelées ou nous nous sommes envoyées des messages afin de discuter de N.

Celle-ci m’a souvent fait part de ses inquiétudes au cours de l’année et nous en discutions alors, avant mon intervention, nous avons vraiment pris le temps, au préalable de nous dire ce que nous attendions l’une de l’autre. De plus, tout ce que je comptais faire (voir annexe 2), lui a été transmis avant ma venue.

 

2.2.     Notre horaire de travail

Mercredi 29/04/2020 (2h)

a)    Lieu :

Nous avons travaillé dans la salle à manger étant donné que, comme je l’évoque ci-dessus, celui-ci ne bénéficie pas de la place nécessaire pour travailler dans sa chambre.

 

b)    Mes observations :

N. a tendance à aller beaucoup trop vite, il essaie de donner des réponses rapides, mais ne réfléchit pas avant, il est important de structurer ses actions et sa réflexion et de lui apprendre à aller plus lentement. J’essaie donc de le conscientiser quant aux bénéfices positifs que lui apporterait le fait d’aller moins vite, de bien lire les consignes et de vérifier ses réponses.

Malgré qu’il décroche parfois de ce qu’il fait, c’est un enfant envieux d’en apprendre plus. Il a insisté pour finir l’entièreté de sa feuille avant de partir en pause.

  

c)     Ce que nous avons fait – Mon intervention :

Nous nous sommes lancés dans des exercices progressifs sur les masses. Celui-ci a directement montré le besoin d’avoir un abaque à ses côtés, ce qui a laissé la place à notre premier mémo que j’avais anticipé.

Pour ce qui est de la matière, il n’a pas de difficultés profondes, mais des erreurs de placement dans l’abaque (surtout quand il y a la présence d’une virgule) et une difficulté quant au passage de l’écriture décimale à l’écriture fractionnaire.

Pour la partie problème, celui-ci veut aller trop vite et ne procède pas par étape. Nous avons alors établi une marche à suivre :

  • Je lis et je comprends le problème ;
  • Je mets en fluo les informations utiles ;
  • Je transforme les données dans la même unité de mesure ;
  • Je calcule.

 

 

   Il est important de le faire reverbaliser les consignes afin de vérifier la bonne compréhension de celles-ci.

 

d)    Aménagement(s) proposé(s) pour cette séance :

Celui-ci a réussi à se concentrer durant une bonne heure et a donc bénéficié d’une plus longue pause.

Il a également bénéficié d’un premier mémo : « Mes abaques sous la main ».

 

e)    Ce que je prévois de faire la fois prochaine :

N’ayant pas retrouvé mon casque anti-bruit, je n’avais pas su le lui proposer, je compte donc le prendre avec moi la prochaine fois.

Au niveau matière, ayant fini les masses, nous allons entamer les capacités.

J’ai cependant constaté quelques lacunes concernant les procédés de calcul mental x10 ; x100 ; x1000 ; : 10 ; :100 ; 1000. Je compte donc travailler cela avec lui, grandeurs et après natures et fonctions qui sont les deux priorités.

 

 

Jeudi 30/04/2020 (2h)

a)    Lieu :

Nous avons travaillé dans la salle à manger étant donné que, comme je l’évoque ci-dessus, celui-ci ne bénéficie pas de la place nécessaire pour travailler dans sa chambre.

 

b)    Mes observations :

Mes observations sont les mêmes quant à son envie d’expédier le travail.

Plusieurs éléments sont venus perturber sa concentration (stylo qui coule ; choix d’un fluo, sa sœur…) ce qui a rendu difficile son imprégnation dans le travail. Cependant, une fois lancé, il s’est vraiment concentré.

C’est un enfant qui a besoin d’être rassuré dans ses démarches. Avec lui, il ne faut pas lésiner sur la valorisation positive, car elle le booste et le motive. Quand il est fier de lui, cela lui donne envie d’en faire plus et de se dépasser.

Nous nous sommes cependant interrompus un peu plus tôt que la veille suite à une demande émise de sa part, car il avait atteint ses limites. Il ne se sentait plus capable de se concentrer, il sentait qu’il décrochait, il m’en a fait part et, étant donné que nous avions super bien travaillé, je l’ai laissé s’arrêter au bout de 1h45 de travail vraiment acharné.

De plus, dès qu’il commence à en avoir marre, il devient moins soigneux.

 

c)     Ce que nous avons fait – Mon intervention :

Nous nous sommes lancés dans des exercices progressifs sur les capacités. La mise au travail a été difficile, mais une fois lancé, nous avons vraiment bien avancé pour tout ce qui était conversion, classement, écriture fractionnaire, … Cependant, malgré notre rituel de paroles celui-ci décrochait et se levait régulièrement pour me parler de ce qui lui passait par la tête. Je l’ai laissé faire, car au bout de 5 minutes même pas, il est revenu se rasseoir de sa propre initiative et s'est remis au travail de lui-même. Voyant qu’il avait bien compris la veille, j’ai décidé de le lancer seul dans certains exercices bien que je restais à ses côtés. Je voulais voir comment il travaillait individuellement et s’il avait bien intégré les petites étapes que nous avions établies la veille pour le pousser à prendre le temps de faire les choses (relire plusieurs fois la consigne, utiliser ses abaques, vérifier sa réponse, …). Cependant, avant de le lancer seul, je lui demande d’abord s’il veut travailler seul, s’il se sent capable de le faire. Il sait que je reste à sa disposition en cas de besoin.

Après la pause, nous nous sommes lancés dans les problèmes de contenance et comme je le dis ci-dessus, il a eu plus de mal à terminer, mais il s’est vraiment accroché jusqu’au bout.

J’étais très fière de lui, il a tenu a effectuer son travail jusqu’à la fin et m’a appelé en cas de difficultés. Il n’a pas non plus hésité à me demander pour arrêter de travailler, car il ne se sentait plus apte à continuer.

 

d)    Aménagement(s) proposé(s) pour cette séance :

Celui-ci a réussi à se concentrer pendant très longtemps, mais un peu moins qu’hier. Sa pause a été légèrement raccourcie (15 – 20 minutes).

Il a continué à utiliser notre premier mémo : « Mes abaques sous la main ».

Je lui ai également fourni un casque anti-bruit. Il l’a utilisé lorsqu’il travaillait seul et m’a directement évoqué sa satisfaction de travailler en silence. En effet, j’ai constaté que le port du casque lui permettait de se plonger et de se centrer sur le travail. Il m’a cependant impressionné, car il a vraiment pris le temps de passer par toutes les étapes et il n’a eu que deux petites erreurs d’inattention.

 

e)    Ce que je prévois de faire la fois prochaine :

Au niveau matière, nous allons entamer les longueurs.

J’ai constaté une nouvelle difficulté matière : les tables de multiplication. En effet, celles-ci ne sont pas automatiques. J’ai remarqué qu’il avait encore du mal avec les tables de 7, 8 et 9. Je pense donc mettre en place diverses activités ludiques pour l’entraîner.

Au niveau des aides, des mémos, je pense en faire 3 supplémentaires :

  • Un rappel des termes « croissant » et « décroissant », car il confond les deux.
  • Une fiche méthodologique des différentes étapes par lesquelles il doit passer pour résoudre un problème.
  • Une fiche qui reprend « ce à quoi il doit faire attention » (bien lire les consignes…) afin qu’il apprenne à prendre le temps de faire les choses.

 

 

À plus long terme, j’aimerais retravailler les chiffres romains avec lui. C’est une demande personnelle de sa part.

 

 

Vendredi 01/05/2020 (2h)

a)    Lieu :

Nous avons travaillé dans la salle à manger étant donné que, comme je l’évoque ci-dessus, celui-ci ne bénéficie pas de la place nécessaire pour travailler dans sa chambre.

 

b)    Mes observations :

Lorsque je suis arrivée, il venait d’être puni par son papa (beau-père en réalité), car il s’était disputé avec sa petite sœur. Je me suis alors demandée dans quel état d’esprit il serait au travail.

Finalement, il s’y est mis sans rouspéter et était de bonne humeur.

Cependant, nos conditions de travail étaient encore plus compliquées qu’au cours de ces deux précédents jours. En effet, il y avait beaucoup trop de bruit ! Sa petite sœur a allumé la télévision et ses parents discutaient juste à côté de là où nous étions sans faire attention. De plus, il est arrivé que ses parents nous interrompent pour discuter avec lui ou avec moi, ce qui a vraiment rendu difficile sa concentration.

J’ai souvent dû le ramener à ce que nous faisions.  Mes observations sont les mêmes quant à son envie d’expédier le travail.

 

c)     Ce que nous avons fait – Mon intervention :

Nous nous sommes lancés dans des exercices progressifs sur les longueurs. Au départ, il a vraiment été très appliqué ! En deux jours, j’ai déjà remarqué une nette évolution. En effet, sa réflexion est plus fluide et plus logique et ses conversions sont plus automatiques. Il lui arrive même de ne plus avoir recours à ses abaques.

Au bout d’une petite heure de travail, il a commencé à complètement décrocher et à bâcler le travail. Je lui ai alors accordé une pause de 20 minutes.

 

d)    Aménagement(s) proposé(s) pour cette séance :

Il a bénéficié du casque anti-bruit qui lui a été très utile quand il travaille seul, mais étant peu sûr de lui, il réclame souvent mon aide (même s’il n’en a pas toujours forcément besoin), ce qui le replonge dans le bruit à chaque fois.

Il a également bénéficié du mémo « Mes abaques sous la main » ainsi que 3 autres que je lui avais faits :

  •  « Ce à quoi il doit faire attention » (en règle générale) ;
  •  « Je résous des problèmes » (les étapes de résolution) ;
  • Un rappel des termes « croissant » et « décroissant ».

 

 

Enfin, voyant sa concentration diminuer malgré la pause, j’ai différencié en diminuant la quantité d’exercices à réaliser.

 

e)    Ce que je prévois de faire la fois prochaine :

Au niveau matière, nous allons entamer le périmètre.

Pour ce qui est des aides, avant de travailler les autres choses où j’ai constaté des difficultés (x10 / x100 / x1000 / :10 / :100 / :1000 ou les tables de multiplication), si je vois que ça ne va vraiment pas, je lui ferai des mémos. Une fois qu’on travaillera ces matières, ces mémos lui seront retirés.

 

 

Samedi 02/05/2020 (2h)

a)    Lieu :

Nous avons travaillé dans la salle à manger étant donné que, comme je l’évoque ci-dessus, celui-ci ne bénéficie pas de la place nécessaire pour travailler dans sa chambre.

 

b)    Mes observations :

Pour une fois, nous n’étions qu’à deux. En effet, ses parents étaient partis faire les courses. Dans le calme, il a eu plus facile à se concentrer. Il s’y est mis directement et a reconnu avoir plus facile sans tout le brouhaha habituel autour de lui. Quand ils sont revenus et que le bruit a doucement recommencé, il a directement eu plus de mal à se concentrer.

Pour être honnête, je pense aussi que ses difficultés de concentration sont liées au fait que j’ai reçu de mauvaises nouvelles concernant un membre de ma famille à l’hôpital… Le personnel a pris le dessus sur le professionnel et je n’étais, moi non plus, pas très concentrée.

Enfin, à chaque pause, il a tendance à s’agripper à sa tablette, à la PlayStation, à la Nintendo (son papa étant lui aussi régulièrement connecté à tout ça) et je pense que ça n’aide pas à reprendre correctement après.

 

c)     Ce que nous avons fait – Mon intervention :

Nous avons revu le périmètre du début, car il ne se souvenait plus à quoi ça correspondait et confondait avec l’aire.

J’en ai profité pour retravailler sa précision quant à l’utilisation de la latte pour mesurer, car sa tendance à aller trop rapidement engendre souvent un manque de précision.

Un simple rappel des formules ainsi que leurs applications dans les exercices lui ont vraiment été utiles. Une fois lancé, il a quasiment fait tous les exercices seul et n’hésitait pas à me poser des questions en cas de difficultés. Cependant, il a commencé à en avoir marre au bout d’un moment et, étant donné que nous avions quand même fait une bonne quantité d’exercices, j’ai accepté qu’on sélectionne les derniers exercices et qu’on ne fasse pas tout.

 

d)    Aménagement(s) proposé(s) pour cette séance :

Comme hier, il a bénéficié du casque anti-bruit qui lui a été très utile quand il travaille seul, mais étant peu sûr de lui, il réclame souvent mon aide (même s’il n’en a pas toujours forcément besoin), ce qui le replonge dans le bruit à chaque fois.

Il a également bénéficié du mémo « Mes abaques sous la main » ainsi que 3 autres que je lui avais faits :

-        « Ce à quoi il doit faire attention » (en règle générale) ;

-        « Je résous des problèmes (les étapes de résolution) ;

-        Un rappel des termes « croissant » et « décroissant ».

Enfin, voyant sa concentration diminuer malgré la pause, j’ai différencié en diminuant la quantité d’exercices à réaliser.

 

e)    Ce que je prévois de faire la fois prochaine :

Au niveau matière, nous allons entamer l’aire.

Pour ce qui est des aides, je lui ferai un mémo sur les formules du périmètre comme ça, en cas de doute, il peut aller voir étant donné sa confusion avec l’aire.

 

 

Lundi 04/05/2020 (2h)

a)    Lieu :

Nous avons travaillé dans la salle à manger.

 

b)    Mes observations :

Encore une fois, nous étions plongés dans le bruit et sa concentration était de nouveau très aléatoire.

De plus, nous avons commencé une heure plus tôt que d’habitude (toujours en lien avec ce problème familial), mais cela n’a pas tellement eu d’impact sur lui. Cependant, sa concentration est d’autant plus difficile après la pause, il commence à en avoir marre, veut aller trop vite et fait n’importe quoi. Il est donc important de le recentrer, mais ce n’est vraiment pas simple…

 

c)     Ce que nous avons fait – Mon intervention :

Nous avons retravaillé les aires. C’est justement ce qu’ils faisaient à l’école avant que le confinement ne commence. Nous avons alors redéfini ce qu’est l’aire d’une surface, nous avons distingué l’aire du périmètre et nous sommes repartis de la base. N’ayant pas eu l’occasion de terminer la matière à l’école, ce fut vraiment indispensable de tout reprendre du début. Nous avons même « reconstruit » les différentes formules.

Ce rappel a été vraiment nécessaire en ce qui concerne le fait de bien « enregistrer », « resituer » la théorie, mais pour ce qui est des exercices, il a su appliquer cette théorie à la perfection et ça a été tout seul. Sa seule difficulté fut la résolution de problème, car il n’arrive pas à cibler les informations utiles ni à structurer sa résolution. Il veut vraiment aller trop vite.

 

d)    Aménagement(s) proposé(s) pour cette séance :

Comme hier, il a bénéficié du casque anti-bruit qui lui a été très utile quand il travaille seul, mais étant peu sûr de lui, il réclame souvent mon aide (même s’il n’en a pas toujours forcément besoin), ce qui le replonge dans le bruit à chaque fois.

Il a également bénéficié du mémo « Mes abaques sous la main », ceux que je lui avais fait par après. D’ailleurs, j’en ai ajouté 3 qui lui ont été très utiles.

  • X10 / X100 / X1000 / :10 / :100 / :1000 ;
  • Les formules du périmètre ;
  • Les formules de l'aire.

 

 

En plus des abaques, je dirais que celui qui est vraiment essentiel pour lui c'est le mémo sur les étapes de la résolution de problème, car, en suivant ces étapes dans l’ordre, il structure sa réflexion et sa résolution.

Enfin, étant donné que beaucoup d’exercices se ressemblaient, une fois que j’ai vu que ça roulait pour lui, nous ne les avons pas tous terminés et nous sommes passés à la suite.

 

e)    Ce que je prévois de faire la fois prochaine :

Au niveau matière, nous allons entamer les durées, mais avant cela, je pense faire un rappel des formules de l’aire, car il éprouvait beaucoup de difficultés à les retenir et à comprendre leur logique.

Pour ce qui est des aides, j’ai anticipé un mémo reprenant les formules d’aires. Maintenant que nous avons abordé la matière, il va lui servir de référent théorique en cas de doute ou de confusion avec le périmètre. Le but de ces mémos est qu’ils sont fonctionnels sur le long terme, et donc ils peuvent également lui être utiles pour les prochaines années s’il en éprouve le besoin.

 

 

Mardi 05/05/2020 (2h)

a)    Lieu :

Nous avons travaillé dans la salle à manger.

 

b)    Mes observations :

Comme d’habitude, nous avons travaillé, entourés de monde, mais le recours au casque étant de plus en plus fréquent, on arrive à pallier, à trouver des solutions à cette difficulté.

 

c)     Ce que nous avons fait – Mon intervention :

Avant toute chose, nous avons effectué un rappel des formules d’aire et de périmètre revues précédemment afin de vérifier s’il confondait encore les deux notions ou non.

Ensuite, nous avons retravaillé la durée. J’ai constaté que N. avait encore des difficultés avec le passage des secondes aux minutes ou aux heures et inversement. Nous avons donc travaillé les conversions d’une unité de mesure à une autre. Il a finalement bien compris le truc et jonglait tout seul de l’une à l’autre même si je suis encore « derrière lui » pour le pousser à prendre le temps de calculer et de ne pas aller trop vite.

            Pour finir notre remédiation sur les grandeurs, nous avons fait un jeu qui retravaille toutes les notions sur lesquelles nous avons travaillés durant une semaine.

 

d)    Aménagement(s) proposé(s) pour cette séance :

Comme toujours, il a bénéficié du casque anti-bruit qui lui est utile quand il travaille seul, même si aujourd'hui, il n’en a pas forcément eu le besoin, il le mettait quand il sentait que le bruit environnant perturbait sa réflexion.

Il a également bénéficié de tous les mémos que nous avions élaborés au cours de cette semaine et qui restaient continuellement à côté de lui quand nous travaillions, au cas où il en aurait eu besoin.

Enfin, étant donné que beaucoup d’exercices se ressemblaient, une fois que j’ai vu que ça roulait pour lui, j’ai différencié en diminuant la quantité d’exercices à réaliser.

 

e)    Ce que je prévois de faire la fois prochaine :

Au niveau des grandeurs, nous avons fini la matière. Il nous reste seulement une feuille à faire, mais je pense la garder pour plus tard, car sa maman me dit souvent qu’il « oublie » ses acquis précédents. Prochainement, nous travaillerons les natures et les fonctions, mais étant donné les soucis familiaux que je rencontre, nous avons décidé que nous continuerions ce travail durant les grandes vacances.

 

 

2.3.     Aménagements / Outils proposés

Lorsque nous avons commencé à travailler ensemble, j’ai d’abord pris le temps avec N. de réaliser un test afin de définir son profil d’apprentissage : auditif, visuel ou kinesthésique.

Ensuite, à la fin du dossier que je lui avais concocté (voir annexe 1), j’ai réalisé une liste d’aménagements qui seront mis en place ou pas selon ses besoins afin qu’il évalue leurs utilités à la fin de mon intervention. Tous ces aménagements lui ont été expliqués.

Voilà ce que je lui ai proposé :

  • Un casque anti-bruit
  • Des fiches mémos dans lesquelles on ressassera les points matières qui lui posent des problèmes. En d’autres termes, ce sont des référents théoriques dans lesquels il pourra aller dès qu’il a un doute.
  • Une augmentation du nombre de pauses ou de la durée des pauses. En effet, lorsqu’il arrive à se concentrer longtemps, je lui accorde une pause plus longue (30 min) et si je vois qu’il a du mal à se concentrer, il bénéficiera de plus de pauses mais de plus petite durée (10 min).
  • Un temps de travail réduit. Dans la même idée que l’aménagement ci-dessus, lorsque N. a du mal à se concentrer, le temps de travail sera diminué selon ses capacités du jour. Je ne veux pas le pousser dans ses retranchements ni passer outre ses limites, cela ne fera que le dégoûter de l’apprentissage et il verra cela comme une corvée.
  • Un minuteur afin de voir le temps qui lui reste à travailler avant une pause (Attention, celui-ci ne sert en aucun cas de moyen de pression pour qu’il travaille plus vite, mais pour qu’il ait une idée du temps qui s’écoule et du temps de concentration qui lui est encore demandé).
  • Une position de travail variée. J’ai pris exemple sur ce qui est mis en place pour les enfants TDA/H. En effet, il est conseillé de laisser ces enfants travailler dans la position de leur choix. Ayant besoin de régulièrement bouger, je lui ai proposé ce même aménagement.
  • « Avalanche de mots avant le travail ». J’ai proposé cet aménagement après en avoir discuté avec Magali qui avait un élève avec un trouble de l’attention lors de son stage en intégration. Afin qu’il ne se disperse pas dans ses idées, je lui donne l’occasion de me dire tout ce dont il a envie avant de travailler.

 

Les aménagements mis en couleurs sont les aménagements qui ont été mis en place. Vous trouverez son évaluation quant à ceux-ci en annexe 1.

Pour ce qui est de la position de travail, celui-ci est plutôt tranquille sur sa chaise, mais a besoin de se lever régulièrement, je le laisse faire tant qu’il se remet au travail après avoir bu ou mangé.

 

 

3.  Pratique réflexive

Tout d’abord, je suis très fière de mon petit cousin qui a su faire preuve d’une concentration impressionnante malgré les circonstances dans lesquelles nous fûmes amenés à travailler.

En ce qui concerne ma pratique, il est vrai que je n’ai rien fait d’exceptionnel concernant les supports d’exercices que je lui ai proposés. D’ailleurs, ceux-ci ne contenaient pas de dessin afin d’éviter de le distraire lors de son travail. Je pense cependant m’être vraiment démarquée grâce à ma différenciation qui était, adaptée aux difficultés et aux besoins de N. En effet, le casque anti-bruit lui a vraiment permis de se centrer dans le travail que nous effectuions. De plus, il a permis de pallier au bruit constant dans lequel nous étions obligés de travailler (ils viennent de déménager, il n’a pas encore d’espace à lui et aucune pièce, mise à part la salle à manger, communicante avec le salon et la cuisine, n’était aménagée d’un bureau ou d’une table). Ensuite, les mémos servant de référents théoriques auxquels il pouvait se référer en cas de doutes ou de trous de mémoire furent également très efficaces. Au début, ceux-ci venaient de ma propre initiative selon les difficultés que j’observais (j’en discutais avec lui et nous décidions ensemble s’il était nécessaire ou si le rappel que nous faisions était suffisant). Ensuite, il a fini par en faire la demande selon les difficultés qu’il éprouvait, notamment les formules du périmètre et d’aire, la résolution de problèmes ... Dès lors, il est devenu acteur de son apprentissage. Il décidait des illustrations, des couleurs et le contenu des mémos. Le plus utile reste cependant « Mes abaques sous la main », mémos assez petits pour être mis dans son plumier. Il y a régulièrement recours même si, au bout de cette semaine, il commençait déjà à s’en détacher doucement. Enfin, la variation des temps de pauses selon sa concentration fut aussi très efficace. De plus, lorsque nous en avons discuté, il a dit apprécier le fait d’agir en fonction de lui, car il m'a expliqué que généralement, quand il travaille avec ses parents et qu’il décroche, ceux-ci ont tendance à l’obliger de travailler jusqu’au bout et ça finit souvent par des cris et des disputes. Tandis qu’en faisant selon lui, ça nous a permis d’établir une relation de confiance et d’honnêteté, c’est-à-dire qu’il n’hésitait pas non plus à me dire qu’il avait atteint sa limite.

Ensuite, le fait que je crée, comme clôture de la matière, un jeu attrayant pour retravailler les notions apprises lui a aussi beaucoup plu, car il était content de voir que non seulement il savait répondre aux questions sans difficulté, mais aussi que le travail scolaire ne se limite pas qu’à des exercices. Certes, si c’était à refaire, j’essayerais de trouver des alternatives plus motivantes que les supports papier que j’ai pu lui donner, mais je pense qu’un entrainement était tout de même nécessaire et il n’a pas eu l’air d’être moins motivé. Je pense que ma manière d’appréhender les exercices, mais aussi de l’appréhender lui en tant que personne ayant des capacités et des difficultés a eu un réel impact sur son travail. J’écoutais ses besoins. Or, d’ordinaire, comme je l’évoque plus haut, le travail avec ses parents ne se passe pas aussi bien (il me le répétait souvent).

La grande difficulté de cet accompagnement a vraiment été l’environnement dans lequel nous étions. En effet, lorsque nous avons commencé à travailler ensemble, je lui ai proposé d’aller s’isoler. Je ne me doutais pas que nous n’aurions accès à aucun endroit calme et propice à l’apprentissage ; les circonstances actuelles ne nous permettant pas de nous déplacer ailleurs. Cependant, nous avons tous deux tenté de pallier à cette difficulté en ayant recours, un maximum, au casque anti-bruit.

Un autre élément qui m’a beaucoup impressionné et auquel je n’avais pas pensé, ne bénéficiant pas du matériel nécessaire, fut le fait qu’il avait installé des applications scolaires de mathématique et de français et, durant les pauses, il venait parfois me demander de faire l’un ou l’autre exercice avec lui.

Je dois avouer que le travail de soutien scolaire m’a beaucoup surprise. En effet, celui-ci a été particulièrement enrichissant que ce soit pour moi ou pour N. (qui m’a d’ailleurs demandé de revenir travailler avec lui durant juillet et août). L’accompagnement d’un seul enfant nous permet de vraiment cibler ses difficultés et d’agir de façon optimale en fonction de celles-ci. Ce travail individualisé nous permet d’établir une relation privilégiée de confiance. Personnellement, je me suis sentie plus utile que face à une grande classe dans l’ordinaire. Il est clair que c’est un travail tout autre. Pour ma future vie d’institutrice primaire, ce stage de soutien scolaire n’a été que bénéfique, car il permet de faire de la différenciation à 100%. L’idéal désormais serait de réussir à faire de même dans une classe composée de plusieurs enfants ayant des besoins et des difficultés variées. C’est un apprentissage particulièrement enrichissant et intéressant et, d’une certaine façon, j’ai redécouvert mon petit cousin selon une autre facette que j’ignorais de lui avant d’entamer un tel accompagnement (même s’il m’était déjà arrivé de travailler avec lui auparavant). Je suis tout de même contente que mes interventions furent autant rapprochées, au moins, nous avons pu travailler la matière de manière continue jusqu’au bout sans « coupure » entre mes interventions.

Si c’était à refaire, je pratiquerais davantage le constructivisme afin de rendre N. réellement acteur de ses apprentissages. En plus de cela, j’aurais varié les supports de travail afin de faire moins de feuilles et aussi dans le but de rendre le travail plus motivant et attractif bien que ça n’ait pas été une difficulté lors de mes interventions, au contraire.

Département pédagogique de Champion - HENALLUX