Mon TFE

À part pour des activités sur les émotions, je n’avais pas prévu de périodes fixes pour expérimenter mon TFE. En effet, les outils mis en place dépendaient des besoins de mes élèves ainsi que de leurs capacités à accepter les changements d’habitudes. 

Je n’ai malheureusement pas su expérimenter beaucoup d’outils, non seulement parce qu’assaillir mes élèves de plusieurs outils à la fois allait être contre-productif, mais également parce que mon stage a été interrompu au bout de la deuxième semaine (une semaine avant la fin de celui-ci), en raison du Covid-19.

Voici ce que j'ai mis en place...

"Je reconnais et je nomme les émotions"

Contexte

Cette activité a été réalisée en fin de journée. L’annonce du confinement planant au-dessus de nos têtes, beaucoup de choses ont été perturbées au cours de la journée. 

Matériel

Mon analyse réflexive

Cet outil a été une réelle réussite. J’ai d’abord expliqué le but de l’activité afin que les enfants s’en servent dans le futur. Au départ, en voyant le matériel, les enfants n’étaient pas emballés par l’activité, mais une fois lancés, ils se sont amusés et ont appris à reconnaître les émotions. Ils ont fait preuve de sérieux et de concentration. 

Si certains enfants ne savaient pas comment mimer l’une ou l’autre émotion, ils changeaient alors de carte mais redoublaient d’attention ensuite pour reconnaître l’émotion faciale de leurs camarades. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de terminer mon activité car nous l’avons réalisée en fin de journée. De plus, je n’ai pas pu voir les effets sur le long terme car cette activité a été effectuée la veille de l’annonce du confinement.

Si c’était à refaire, je prévoirais plus de temps (une période complète, environ 50 minutes) et j’insisterais davantage sur les expressions faciales afin que les enfants, dans la vie de tous les jours, puissent reconnaître et agir adéquatement selon les émotions des gens qui les entourent.

Du point de vue relationnel, cette activité est réellement bénéfique pour les enfants. En effet, ils n’ont pas un cerveau assez mature pour réguler et gérer d’eux-mêmes leurs comportements automatiques. Généralement, la crise est pour eux le seul moyen de se débarrasser de l’émotion incommodante. Par manque d’outil, l’enfant réagit selon ses propres moyens à ce qu’il vit et ressent. Le fait d’apprendre à l’enfant à reconnaître et à nommer son émotion l’aide à retrouver son calme. En effet, guider l’enfant dans la reconnaissance, dans la nomination et ensuite dans l’expression de ses émotions va l’aider à gérer leur intensité. 

"La boite à émotions"


Contexte

La boite à émotions a été introduite dès mon premier jour de stage. J’ai pris le temps d’expliquer chacun des objets de la boite, ainsi que son but au sein de la classe. J’avais dit aux enfants que s’ils ressentaient le besoin d’avoir un objet qui n’était pas dans la boite, je ferais mon possible pour l’y mettre. Ensuite, je l’ai laissée à la disposition de tous. 

Matériel

Mon analyse réflexive

Cet outil a été un énorme TOP !

Ayant une classe relativement calme, peu d’élèves ont eu l’occasion d’y aller. Cependant, je ciblais principalement 3 enfants : 2 faisant de terribles crises de colère et 1 étant hyperactif. Un de mes deux élèves explosifs est d’ailleurs directement venu me demander de placer, dans la boite, un coussin de la colère sur lequel il pourrait frapper. Je l’ai confectionné et celui-ci a eu des effets immédiats sur cet élève, bien que parfois il n’allait pas le chercher de lui-même. En effet, nous avons souvent dû, ma maitre de stage et moi, les orienter vers la boite lorsque nous voyions les premiers « symptômes » corporels et comportementaux de la crise se profiler. Après plusieurs fois, ils venaient d’eux-mêmes réclamer un objet et s’isolaient dans le but de se calmer. Les outils ont vraiment eu un effet positif sur mes élèves, sauf sur mon élève hyperactif.

Malheureusement, malgré plusieurs explications, celui-ci ne comprenait pas la notion de besoin et jouait avec les objets. Cela a notamment mené à la création du jeu de classement sur les besoins et les désirs, afin d’expliquer plus clairement ces deux notions,. D’autres étudiants ayant testé cet outil afin de m’aider me l’ont confirmé. 

Comme indiqué en théorie, les enfants n’ont pas un cerveau assez mature pour réguler et gérer d’eux-mêmes leurs comportements automatiques et donc l’explosion en crise est pour eux le seul moyen de se débarrasser de l’émotion incommodante. Par manque d’outil, l’enfant réagit selon ses propres moyens à ce qu’il vit et ressent. La boite à émotions permet alors à un enfant qui se sent submergé par une émotion de se canaliser en attirant son attention sur autre chose, mais aussi en se recentrant sur lui-même.

Il est important, en tant qu’enseignant, de désamorcer la crise, lors de la phase d’escalade. Dès lors, en portant son attention sur les signes avant-coureur, il est plus facile d’aborder l’enfant et de l’orienter vers ce type d’alternative afin qu’il se recentre et se canalise. Cela ouvre la porte à la discussion avec l’enseignant.

Enfin, permettre à l’enfant de s’isoler, de se calmer dans un coin de la classe ou en dehors de celle-ci va lui permettre de prendre conscience de son comportement et de se responsabiliser.

"Rituels à la fin de la journée"


Contexte

J’ai introduit le rituel du dé des émotions au début de ma deuxième semaine de stage. Étant donné les différentes discussions ayant lieu durant cette semaine à propos d’un possible confinement, l’organisation de la semaine en a été chamboulée et il a été compliqué pour moi d’instaurer ce rituel à 100% (à la fin de chaque journée). 

Matériel


Mon analyse réflexive

Lorsque j’ai introduit cette activité, les enfants étaient malheureusement dans une journée « sans » et l’aspect positif de l’atelier a été un peu bafoué. En autre temps, bien que le rituel ait été difficile à instaurer (nous avions des journées très chargées et il était difficile de réaliser l’activité à la fin de chaque journée), il a beaucoup plu aux enfants qui réclamaient d’ailleurs de relancer le dé à plusieurs reprises. Ma maitre de stage et moi avons participé avec eux.

J’ai cependant remarqué que, lorsque qu’ils vivent un événement négatif, cela ruine l’ensemble de leur journée et il est alors très difficile pour eux de voir du positif lors du rituel. Il a donc été très difficile pour moi de les pousser à chasser leurs idées noires. Finalement, j’ai décidé de laisser les enfants exprimer leurs ressentis, qu’ils soient positifs ou négatifs car le fait de s’exprimer et d’être écoutés leur permet de se décharger de leurs émotions incommodantes, ce qui est assez bénéfique pour eux finalement. En effet, il est important de laisser l’enfant exprimer ses émotions, son ressenti afin qu’il extériorise ses souffrances, ses mal-être ou encore ses tensions.

L’utilisation de cet outil contribue à la mise en place d’une dynamique de groupe dans laquelle chacun à sa place et développe sa vie sociale et affective, ce qui permettra à l’enfant d’établir un nouveau mode de relation à l’autre. Ce genre de dispositif mettant en avant la valorisation est à favoriser afin d’encourager l’enfant dans chacune de ses démarches vers l’autre. De plus, il est important de s’inclure dans ce processus car ça nous permet, en tant qu’intervenant d’avoir plus facile à établir une relation privilégiée avec eux, ce qui, sur le long terme, nous permettra d’avoir plus facile à gérer les angoisses et les comportements inadéquats des enfants.

De plus, selon certains comportements adoptés par les enfants (auto-dépression, angoisse, toute puissance, etc.), il est important de les pousser à s’exprimer et à exprimer ce qu’ils ont de bon en eux, de valoriser cette communication et ce contact positif, d’offrir un cadre bienveillant et sécurisant et d’introduire chacun des enfants dans les relations humaines au sein de la classe.

"Le marqueur coopératif"

Anciennement appelé "Le crayon coopératif"

Contexte

Voyant qu’il y avait parfois de l’animosité entre certains enfants, j’ai décidé de placer, avec l’accord de ma maitre de stage, cette activité à l’horaire afin de renforcer le climat de classe et la cohésion de groupe, mais aussi dans le but de favoriser l’entraide et la coopération au sein de la classe.

Matériel

Mon analyse réflexive

Pour cette activité, j’ai constitué deux groupes plus ou moins homogènes.

J’avais préparé, au préalable trois crayons. Deux avec quatre ficelles (étant donné que je n’avais que huit élèves) et un avec huit ficelles que j’avais collé à la colle chaude pour être sûre que les nœuds tiennent. J’avais également préparé deux grandes affiches. Les enfants se sont alors armés de leur bout de ficelle et je leur ai demandé de dessiner une maison.

Ma maitre de stage et moi sommes restées à côté pour les aider et les guider au départ. Au second dessin (une fleur), seul un des eux groupes est vraiment parvenu à coopérer. L’autre n’arrivait pas à se mettre d’accord et se fâchait. Cette activité a notamment été très difficile pour mon élève autiste et pour son groupe.

Finalement, afin de simplifier la tâche, nous sommes parties sur des dessins plus simples : des lignes, des ronds, etc. C’est à ce moment-là que la coopération s’est réellement mise en place. Nous avons alors tenté de faire les dessins à huit et tout s’est bien déroulé. Nous nous sommes mis d’accord pour désigner un « chef de route » qui donnerait les indications à suivre. Tous les enfants ont essayé et le résultat fut très réussi.

Si c’était à refaire, je ne le ferais pas avec des crayons mais avec des marqueurs car le crayon se marquait difficilement, les dessins sont donc difficiles à distinguer. Je prendrais également un temps pour guider les enfants avant de les plonger seuls dans l’activité.

La mise en place de cet outil a contribué à la mise en place d’une dynamique de groupe dans laquelle chacun à sa place. L’entraide entre les enfants doit être valorisée afin d’encourager les enfants dans cette démarche vis-à-vis de l’autre. Cette activité va participer à la gestion des relations sociales et affectives qu’entretient l’enfant avec les autres (ici, ses camarades de classe) et va permettre à l’enfant de développer un nouveau mode de relation à l’autre.

Département pédagogique de Champion - HENALLUX