Mathématique

Les leçons de grandeurs sont encadrées par une autre institutrice. Elles sont planifiées tous les mercredis durant 2 périodes. Cependant, le temps dédié à cette matière est souvent réduit, car normalement les enfants ne bénéficient pas de pause, mais nous leur en accordions une, afin qu'ils puissent « relâcher la pression ».

Ma phase de mobilisation était la suivante :

« Monsieur H2O, aimerait bien que son fils, H2O junior commence à manipuler l’eau. Pour cela, Monsieur H2O a concocté plusieurs activités à son fils, mais il recherche des personnes qui voudraient bien les tester avant. Pouvez-vous aider Monsieur H2O ? »

Elle a été un tremplin pour ma récolte des représentations des enfants.

Ma préparation fut ensuite divisée en 3 parties.

• Jour 1 - Comparaison qualitative directe et indirecte des grandeurs :

Pour effectuer une comparaison qualitative directe, j'ai proposé plusieurs contenants identiques ayant des capacités différentes et j'ai demandé aux enfants de les classer du plus rempli au moins rempli.

En ce qui concerne ma comparaison qualitative indirecte, j'ai divisé les enfants en deux groupes et je leur ai demandé de s’installer autour des deux tables où se trouvaient différents récipients remplis.

En groupe, ils devaient essayer de remettre les bouteilles dans l’ordre décroissant, c’est-à-dire, de celles qui contiennent le plus d’eau (celles qui ont la plus grande capacité) à celles qui en contiennent le moins (qui ont la plus petite capacité).

Je leur ai laissé du temps de réaliser l'activité et nous avons ensuite fait une mise en commun. Tout d'abord, nous avons comparé les deux classements et nous avons relevé les différences. Je leur ai ensuite demandé comment on pourrait vérifier et nous nous sommes alors amusés à remplir des gobelets à la même hauteur, le récipient remplissant le plus de gobelets étant celui avec la plus grande capacité et le récipient remplissant le moins de gobelets étant celui ayant la moins grande capacité.

• Jour 2 - Choisir et mesurer à l'aide d'un bon étalon naturel :
  

J'ai proposé différents étalons (bouchon de bouteille, pot de yaourt, gobelet…) et j'ai demandé aux enfants de choisir l’étalon qui sera le plus pertinent pour mesurer la bouteille, la tasse, le pot de glace, le bidon, …

J'ai ensuite divisé les enfants en 2 groupes.

Pour ce faire, l'institutrice me supervisant a accepté de prendre en charge un groupe pendant que je m'occupais de l'autre.

• Jour 3 - Découverte des unités conventionnelles de base (le mètre) : 

Normalement, nous devions découvrir le mètre, malheureusement, suite au confinement, cette partie de la leçon n'a pas pu être réalisée.

Tout au long de nos découvertes, les enfants complétaient un carnet de route reprenant ce qu'ils avaient fait ainsi que leur définition des capacités.

Les enfants ont vraiment été motivés par les manipulations. Ils ont su travailler en équipe. Cependant, leur enthousiasme était parfois tellement grand qu'ils se chamaillaient pour pouvoir faire l'une ou l'autre chose. Je devais donc bien structurer mes interventions et donner un rôle aux enfants afin d'éviter les petites prises de bec. 

Le mercredi étant souvent un jour très difficile pour V., celui-ci est souvent réticent à l'idée de participer. Je ne le forçais donc pas à manipuler s'il ne voulait pas, mais il devait au moins observer et aider en disant quand le verre était rempli...

Mon point fort dans cette activité était, je pense, mon matériel, j'ai essayé de trouver des contenants divers et variés de capacités soit très grandes, soit très petites et cela a rendu les manipulations d'autant plus intéressantes. De plus, le carnet de route que j'avais concocté pour les enfants était coloré, attrayant et reprenait vraiment tout ce que nous avions travaillé.

Pour ce qui est de ma pratique, je pense avoir su faire attention à tout le monde même s'il était parfois difficile d'être partout en même temps. Je remercie d'ailleurs l'institutrice avec moi d'avoir pris en charge un des groupes lors des ateliers.

Je m'étais préparée à la journée du mercredi et notamment à l'heure de grandeurs, car, le plus souvent, c'est à ce moment-là que les crises explosent. En effet, la plupart des enfants revoient leurs parents ou ont des rendez-vous SPJ, ce qui leur procure un grand stress, qu'ils n'arrivent pas à gérer lors de cette dernière heure de cours. J'avais donc prévu des outils, notamment pour V. qui vivait quelque chose de vraiment difficile. En effet, suite à sa demande j'ai créé un coussin de la colère dans lequel il pouvait crier ou sur lequel il pouvait frapper. Le mercredi, je le posais sur son bureau et je lui disais simplement « Si tu en as besoin, il est juste là ». Au bout d'un moment, il finissait toujours par le prendre et le coussin l'accompagnait tout au long de la journée.

Il n'y a pas grand chose . Cependant, le mercredi est un jour où mes deux élèves atteintes d'autisme ne sont quasiment pas présentes. En effet, suite à des rendez-vous médicaux, elles ne reviennent que 15 minutes avant la fin de la journée. Au départ, je leur ai demandé de s'occuper dans leur boite ou autres, mais l'institutrice, après avoir débriefé le premier jour, m'a dit de les inclure dans l'activité en leur expliquant brièvement ce que nous faisions (même si elles ne le comprennent pas) et en leur faisant faire des petites tâches faciles afin qu'elles ne se sentent pas mises à l'écart.

Si c’était à refaire, je ne changerais rien. J'ai été très contente du déroulement de ma leçon et les réactions des enfants m'indiquent que les activités leur ont beaucoup plu.